Développement
Le nouveau MR :
l'esprit roadster réincarné
Authentique
Toyota, le nouveau MR est pourtant un modèle résolument à part dans
la gamme. Par son héritage, sa genèse, son concept technique et son
esprit, mais aussi par son positionnement sur le marché et sa vocation
ciblée.
Au fil des
générations, le MR est toujours resté fidèle à l'architecture
moteur central/propulsion. Ce choix conceptuel, devenu relativement rare
aujourd'hui pour un véhicule de «grande» série, procure pourtant
toutes les sensations qu'attendent les passionnés de conduite sportive,
avec cette impression de faire corps avec la mécanique et ce gage
d'équilibre et d'agilité typiques de cette configuration.
Ludique mais
sain, radical mais confortable, le MR d'aujourd'hui perpétue les
valeurs de ses illustres prédécesseurs, avec un plus : un allégement
notable de la structure qui permet de descendre à un rapport
poids/puissance que lui envieraient bien des sportives de plus gros
calibre. Et qui dit allégement, dit aussi possibilité de limiter la
cylindrée sans nuire aux performances, soit un double avantage, sur le
plan des sensations et sur celui de l'accessibilité financière. Un
authentique retour aux sources du plaisir automobile, en somme. Mais,
bien sûr, avec tous les avantages que nous offrent les technologies les
plus modernes, au service des prestations comme de la sécurité.
Autrement dit, le nouveau MR retrouve l'esprit exclusif du roadster deux
places à moteur central et le réincarne sous une forme répondant
parfaite- ment aux exigences posées à la voiture sportive du 21ème
siècle.
Une genèse
sous le signe de la passion
Le nouveau
Toyota MR n'est pas un véhicule ordinaire. Et l'histoire de sa
conception ne manque pas d'originalité non plus. Car si d'innombrables
rumeurs ont toujours couru sur le développement des automobiles
d'exception, le premier chapitre de la biographie du nouveau roadster ne
relève pas du roman, même s'il est peu banal dans notre environnement
industriel contemporain marqué par le pragmatisme.
Il faut en
effet savoir que dans la première moitié des années 90, le concept
même du MR n'avait plus le vent en poupe chez Toyota. La seconde
génération de MR lancée à cette époque, peut-être trop typée
coupé, ne rencontrait pas tout à fait le succès escompté et les
dirigeants de l'entreprise n'étaient guère enclins à se lancer dans
une nouvelle étude, d'autant que leurs priorités étaient logiquement
ailleurs, avec le développement d'une stratégie produits mondiale.
Bref, l'avenir du MR en tant que tel semblait compromis.
Mais c'était
sans compter sur la passion d'une équipe d'ingénieurs et de
concepteurs Toyota, irréductibles fanatiques de voitures sportives, qui
ne pouvaient se résoudre à voir une telle situation perdurer. A leurs
yeux, un concept aussi excitant que le MR se devait de retrouver toute
son aura, d'autant que ce modèle était un vecteur d'image
incontournable pour Toyota.
On assista donc
à ce que l'on pourrait qualifier de premier cas de désobéissance
professionnelle au japon : des ingénieurs d'une grande société
allaient céder à leur passion plutôt que s'en tenir strictement aux
instructions de leur hiérarchie. Intimement persuadés du bien-fondé
de leurs intentions mais sans garantie aucune du résultat final de leur
initiative clandestine, ils entamèrent dès lors, dans le plus grand
secret, le développement d'un futur roadster MR qui renouerait
directement avec la philosophie qui l'avait nourri.
Ils
travaillèrent d'arrache-pied, oeuvrant dans l'ombre, prenant sur leur
temps libre et parfois dissimulés dans leur garage personnel comme à
la grande époque de l'artisanat automobile, pour faire renaître le MR
sous une forme à la fois essentielle et modernisée. On peut aisément
imaginer l'angoisse des uns - les concepteurs - et la surprise des
autres - la direction - lorsque enfin fut dévoilée la nouvelle mouture
du MR, inédite, stupéfiante et inattendue.
Mais autant
d'obstination, de passion et de talent ne pouvaient finalement qu'être
récompensés et les cachottiers de l'ingénierie réussirent bientôt
à convaincre leurs supérieurs de produire cette vraie voiture de
sport. Car s'ils avaient travaillé en «solo», ils n'en avaient pas
moins parfaitement respecté l'esprit «maison» et avaient doté le
fruit de leur cogitations confidentielles de toutes les valeurs propres
aux nouvelles Toyota : des éléments stylistiques distinctifs, une
qualité de premier ordre, une technologie moteur de pointe et de hauts
niveaux de sécurité et de respect de l'environnement.
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Un style
exclusif
De par
son architecture à moteur central et propulsion, le roadster MR
possède d'emblée, par sa nature même, un style résolument exclusif.
Sans compter que son empattement long (le plus long de sa catégorie) et
ses porte-à-faux réduits, associés à ses lignes à l'horizontalité
tranchée, lui confèrent une esthétique frappante.
D'allure
ramassée avec un centre de gravité bas, des voies larges et une
longueur hors tout limitée à 3.885 mm pour un empattement de 2.450 mm,
le MR suggère déjà visuellement les notions d'agilité, de précision
et d'équilibre.
Le
nouveau roadster affiche en outre de nombreux et subtils éléments
stylistiques extérieurs qui viennent conforter sa personnalité et
rehausser sa spécificité. Ainsi, une certaine symétrie évoquant
l'équilibre s'y exprime dans l'impressionnante entrée d'air aménagée
dans le bouclier avant, rappelée par la généreuse grille d'aération
arrière. De même, le capot avant est creusé en son centre d'un sillon
allant s'élargissant jusqu'à une prise d'air à la base du pare-brise,
tandis que le capot moteur reprend cette notion pour y intégrer
élégamment le troisième feu stop. Citons encore les roues repoussées
aux quatre coins de la voiture, dont la disposition est soulignée par
l'implantation des blocs optiques avant et arrière, obéissant au même
principe et posant l'esthétique générale du roadster MR.
De cette
symétrie naît également une sportivité certaine, renforcée par les
fines ouies du capot arrière ou les flancs échancrés débouchant sur
les prises d'air latérales qui en disent long sur le tempérament de
l'engin. La garde au soi limitée, les ailes à élargisseurs, les
phares multi-réflecteurs à glace lisse, le pare-brise fortement
incliné et arrondi ou encore la découpe courbe des vitres latérales
une fois la capote refermée sont autant d'éléments stylistiques -
parmi d'autres - qui viennent encore souligner le style sportif du
MR.
Et son
habitacle n'est évidemment pas en reste, avec son volant trois branches
gainé de cuir, ses sièges baquets évocateurs et efficaces et son
pédalier en aluminium ajouré avec repose-pied assorti. Quant à son
tableau de bord, simple, clair et extrêmement lisible, il ne cache rien
de la vocation de l'engin avec son instrumentation à connotation
résolument «racing». Une véritable invitation au pilotage.
Touche
supplémentaire de raffinement :le hard-top dans la teinte de la carrosserie
(disponible en option usine), qui, en lieu et place de la capote
élégamment taillée, s'intègre parfaitement dans les lignes
générales du roadster et confère non seulement à celui-ci un
indéniable aspect pratique supplémentaire, mais lui apporte aussi une
touche d'élégance et de distinction, évocatrice d'un petit coupé de
grand style
Structure
légère et efficace
Cette
carrosserie à l'esthétique sportive particulièrement réussie et
équilibrée n'est pas un pur exercice de style. Elle correspond à une
réalité tangible : elle habille une structure ultra-légère et
performante qui, justement, lui a permis d'adopter ces formes aussi
séduisantes.
Nos
ingénieurs comploteurs, en quête d'agilité, de stabilité et de
sobriété pour leur futur produit, s'étaient en effet fixé comme
objectif de rester sous la barre des 1.000 kg. Pour ce faire, ils ont
non seulement réduit le poids de chacun des composants, mais ont aussi
- et surtout - envisagé la conception comme un tout.
Au final,
la stratégie est payante, puisque avec un poids de 975 kg, le nouveau
MR se situe 25 kg en dessous de l'objectif - et affiche le meilleur
rapport poids/puissance de sa catégorie avec 6,96 kg/ch. seulement.
Car, bien
sûr, la performance n'est pas uniquement une question de puissance pure
mais bien plutôt du triomphe de la puissance sur le poids ; autrement
dit de rapport poids/puissance, une valeur que l'on a parfois tendance
à sous-estimer, préférant ne placer en exergue que la seule puissance
en chevaux. Comme l'a très bien résumé l'ingénieur en chef Tadashi
Nakagawa : «Avec le MR, notre objectif était de briser la spirale
infernale qui associe progression de la puissance et augmentation du
poids. Ce que nous voulions, c'est créer une voiture de sport pur,
agile, facile à conduire et vive dans ses réponses aux sollicitations
du conducteur. Et je pense que nous avons réussi.»
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